Contester une amende pour excès de vitesse

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Contester une amende pour excès de vitesse peut sembler complexe, mais c’est souvent une démarche essentielle pour éviter des conséquences lourdes : perte de points sur le permis, suspension de ce dernier, ou encore paiement d’une somme importante. Pour beaucoup, préserver son permis de conduire est bien plus qu’une question de confort : c’est une nécessité pour le travail, la vie quotidienne, et la liberté de mouvement. 

Heureusement, la loi offre des recours clairs pour défendre vos droits, à condition de respecter certaines règles. Comprendre ces démarches peut faire toute la différence entre une sanction injustifiée et une solution adaptée à votre situation.

Ce que dit la loi

Les articles 529-10 et 530 du Code de procédure pénale prévoient les conditions de contestation d’une amende en cas d’excès de vitesse. Ces textes distinguent deux situations : les contraventions simples et les amendes forfaitaires majorées. La contestation est ouverte dans les deux cas, sous réserve du respect des délais et des procédures établies par la loi. Ces dispositions garantissent le droit à la défense des conducteurs tout en encadrant les recours possibles pour éviter les abus, notamment en cas de contestation liée à une signalisation imprécise des limitations de vitesse ou à un dysfonctionnement des dispositifs de contrôle.

Quel délai pour contester ?

Pour une contravention simple, le délai est de 45 jours à compter de la réception de l’avis de contravention ou de l’interpellation par les forces de l’ordre. Dans le cas d’une amende forfaitaire majorée, ce délai est réduit à 30 jours. Il est essentiel de respecter ces limites. Passé ce délai, le recours devient irrecevable. Dans ce cas, le conducteur peut se retrouver contraint de payer une amende majorée sans possibilité de contestation.

Procédure de contestation en ligne ou par courrier

La contestation peut s’effectuer de deux manières.

En ligne, il suffit d’accéder au site mentionné sur l’avis de contravention, souvent via la plateforme de l’Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions ou ANTAI. Cette méthode est rapide et simplifie les démarches.

Pour un envoi par courrier recommandé avec accusé de réception (A.R.), le conducteur doit fournir un formulaire de requête en exonération (pour une amende forfaitaire) ou un formulaire de réclamation (pour une amende majorée). Ce courrier doit inclure toutes les pièces justificatives, telles que la copie de l’avis de contravention et, le cas échéant, une demande de photographie si les infractions routières ont été relevées par radar.

Éléments nécessaires à la contestation

Un dossier de contestation complet comprend plusieurs éléments :

  • Le formulaire dûment rempli (requête en exonération ou réclamation).
  • Une preuve de consignation correspondant au montant de l’amende contestée. Cette consignation est obligatoire pour éviter les recours abusifs, mais elle sera remboursée en cas de succès.
  • Les documents annexes, comme une photocopie de la carte grise, une pièce d’identité avec photo, et une copie de l’avis de contravention.
  • Une enveloppe affranchie pour recevoir les éventuelles photographies.

Motifs de contestation

Les motifs de contestation les plus fréquents incluent :

  1. Vol du véhicule ou usurpation de plaques : Si le véhicule a été utilisé sans autorisation, un dépôt de plainte est requis.
  2. Erreur dans le procès-verbal : Une inexactitude dans les informations peut invalider l’infraction.
  3. Dysfonctionnement du radar : Il est possible de contester la fiabilité de l’appareil si des preuves de défaillance existent.
  4. Le titulaire de la carte grise n’est pas le conducteur : Dans ce cas, le titulaire doit désigner le conducteur réel au moment des faits.

Modes de verbalisation

La manière dont l’infraction a été relevée influe sur la contestation.

  • Radar automatique : L’avis est envoyé à l’adresse figurant sur la carte grise. Il est possible de demander une photographie pour vérifier les circonstances de l’infraction. Cette demande ne prolonge pas le délai de contestation.
  • Interpellation par les forces de l’ordre : Ici, seule une erreur de procédure dans le procès-verbal peut servir de base à une contestation. L’aide d’un avocat spécialisé en droit routier est souvent précieuse pour détecter ces vices de forme.

Suites de la contestation

Lorsque la contestation est jugée irrecevable, le conducteur reçoit une notification du ministère public. Si elle est recevable, plusieurs issues sont possibles :

  • Abandon des poursuites : Dans ce cas, la consignation est remboursée.
  • Comparution devant le juge de proximité : Cela peut déboucher sur une relaxe, une amende sans retrait de points, ou une peine incluant des sanctions complémentaires.

Rôle de l’avocat

Un avocat spécialisé en droit routier est un atout majeur pour maximiser les chances de succès. Il peut identifier des vices de procédure ou des erreurs dans le procès-verbal. Son expertise est particulièrement recommandée en cas d’interpellation, où les arguments juridiques peuvent faire basculer la décision.

Sanctions selon les excès de vitesse

Les sanctions varient selon l’ampleur de l’excès de vitesse et le dépassement des vitesses maximales autorisées :

  • Moins de 20 km/h : 135 € (90 € si minorée, 375 € si majorée), avec un retrait d’un point.
  • 20 km/h à 29 km/h : 135 €, retrait de 2 points.
  • 30 km/h à 39 km/h : 135 €, retrait de 3 points.
  • 40 km/h à 49 km/h : 135 €, retrait de 4 points, peines complémentaires possibles.
  • supérieur à 50 km/h : 1 500 €, perte de 6 points, suspension de permis jusqu’à 3 ans, confiscation du véhicule, stage de sensibilisation obligatoire. En cas de récidive, les sanctions incluent jusqu’à 3 750 €, 3 mois de prison, et une interdiction de conduire de 5 ans.

Points importants

Il est crucial de noter que la demande de photographie n’interrompt pas les délais légaux. La consignation, imposée par l’État, vise à dissuader les recours abusifs, mais elle est toujours remboursée si la contestation est validée. Respecter les démarches et s’appuyer sur des conseils juridiques reste la meilleure stratégie pour faire valoir ses droits.

Prendre le temps de contester une amende pour excès de vitesse peut sembler fastidieux, mais c’est souvent un effort qui vaut la peine. En connaissant vos droits, les délais à respecter et les étapes à suivre, vous pouvez transformer une situation stressante en une opportunité de rétablir les faits. Que ce soit en ligne ou par courrier, chaque étape est une chance de faire entendre votre voix face à une éventuelle erreur ou injustice. 

Et si le processus vous paraît complexe, l’accompagnement d’un avocat spécialisé peut simplifier grandement les démarches et renforcer vos chances de succès. En agissant avec méthode et en restant informé, vous avez toutes les clés pour défendre votre permis et éviter des sanctions injustifiées.