Un feu tricolore bascule sur feu orange, un coup d’œil dans le rétro, un doute : freiner sec ou continuer ? Personne n’aime se retrouver face à ce dilemme, surtout avec un radar posté à l’angle du carrefour. Et là, un flash. Panique à bord : l’amende est-elle inévitable ?
Beaucoup d’automobilistes se posent la question. Nous avions déjà vu comment fonctionne le radar feu rouge est censé sanctionner uniquement les passages au rouge, mais certains ont déjà eu l’impression d’être pris en photo alors qu’ils étaient encore à l’orange. Mythe ou réalité ? Entre règles du Code de la route, fonctionnement des radars et risques de verbalisation, il est temps d’éclaircir ce point.
Peut-on être flashé pour un feu orange par un radar feu rouge ?
La réponse est non !
Ce dispositif automatique n’est programmé que pour le rouge et ne peut pas évaluer si un arrêt était possible ou dangereux.
Il existe une exception en cas de feu rouge franchi : céder le passage à un véhicule prioritaire comme les pompiers ou la police. Chaque cliché est analysé par un agent verbalisateur, ce qui signifie que le processus n’est pas entièrement automatisé.
Par exemple, si une caravane ou une remorque dépasse la ligne alors que le véhicule tracteur s’est arrêté, aucune amende ne sera envoyée. De même, si la circulation est bloquée et que le véhicule est immobilisé sur le carrefour, aucune infraction ne sera retenue.
Les radars automatiques et les feux tricolores : comment ça fonctionne ?
Les radars feu rouge ne sont pas là pour traquer les conducteurs distraits, mais pour sanctionner les franchissements dangereux. Ils sont installés à des carrefours jugés sensibles, où le non-respect des feux peut provoquer des accidents.
Contrairement aux radars de vitesse, ils ne se déclenchent pas dès qu’un véhicule passe devant. Leur fonctionnement repose sur un système de capteurs placés juste après le feu, dans la chaussée.
Dès qu’un feu passe au rouge, ces capteurs s’activent. Si une voiture roule encore et dépasse le marquage au sol, un premier cliché est pris. Quelques mètres plus loin, un deuxième capteur vérifie si le véhicule poursuit sa route.
Si c’est le cas, le radar enregistre l’infraction avec une série de photos. Ces images montrent clairement la position du véhicule par rapport au feu et au marquage, ce qui permet d’éviter les contestations injustifiées.
Le feu orange : une zone grise du Code de la route
Un feu orange n’a rien d’anodin. Il ne sert pas seulement d’avertissement avant le rouge. Selon le Code de la route (article R412-31), un conducteur doit s’arrêter au feu orange, sauf s’il ne peut pas le faire en toute sécurité.
« Tout conducteur doit marquer l’arrêt devant un feu de signalisation jaune fixe, sauf s’il ne peut le faire dans des conditions de sécurité suffisantes. »
En clair, si un freinage brutal risque de causer un accident ou une perte de contrôle, passer est toléré.
Le problème, c’est que cette tolérance est laissée à l’appréciation des forces de l’ordre et, en cas de verbalisation, il peut être difficile de prouver qu’un arrêt était dangereux. C’est pour cela que certains automobilistes ont l’impression qu’un feu orange est un simple feu rouge avec un sursis. En réalité, c’est une phase qui impose un choix rapide : ralentir à temps ou continuer prudemment si un arrêt net est risqué.

Un radar peut-il vraiment flasher au feu orange ?
Les radars de feux tricolores ne sont programmés que pour détecter un passage au feu rouge. Techniquement, ils ne flashent pas au moment de l’orange. Si un conducteur a eu l’impression d’un flash alors qu’il franchissait un feu orange, plusieurs explications sont possibles.
D’abord, certains radars sont couplés à des détecteurs de vitesse, et un excès peut entraîner un déclenchement, indépendamment du feu. Ensuite, il arrive qu’un autre véhicule, sur une autre voie, soit en infraction au même moment, ce qui peut donner l’illusion d’avoir été pris en photo. Enfin, un simple reflet sur une plaque ou un flash d’un autre appareil à proximité peut semer le doute.
Que risque-t-on si on est flashé par erreur ?
Si un radar se déclenche, c’est toujours pour une infraction bien précise. En cas de franchissement d’un feu rouge, l’amende est de 135 €, avec un retrait de 4 points sur le permis. Une situation qui peut vite devenir contraignante pour les conducteurs en permis probatoire ou ceux qui cumulent déjà des infractions.
Mais que faire si on reçoit un PV alors qu’on est certain d’avoir passé au feu orange ? Contester est possible, à condition d’avoir de bons arguments. Il faut demander les photos prises par le radar, qui doivent prouver que le véhicule était bien en infraction. Si la première image montre la voiture avant le feu et la deuxième alors qu’elle l’a dépassé, il y a peu de chances d’échapper à la sanction. En revanche, si les images ne sont pas claires ou montrent un doute, une réclamation peut aboutir à une annulation.
Comment éviter toute confusion et rouler en toute sécurité ?
Pour éviter les mauvaises surprises, quelques bonnes habitudes permettent de réduire les risques. D’abord, anticiper la signalisation est essentiel. En observant les feux de circulation en amont et en ajustant sa vitesse progressivement, il est plus facile de s’arrêter à temps sans risquer un freinage brutal.
Ensuite, le respect des distances de sécurité est crucial. Une voiture trop proche risque de surprendre en cas d’arrêt soudain et peut pousser à passer à l’orange alors qu’un freinage aurait été possible.
Enfin, certaines technologies embarquées aident à mieux gérer ces situations. Les systèmes d’aide à la conduite, comme les indicateurs de limitation de vitesse ou les alertes de distance, permettent d’adopter une conduite plus fluide et d’éviter d’être pris de court par un changement de feu.
En fin de compte, mieux vaut voir le feu orange comme un signal d’anticipation plutôt qu’un piège à hésitation. Avec un peu de bon sens et une conduite souple, plus besoin de scruter les carrefours en redoutant un flash. Et si un doute persiste, les photos du radar auront toujours le dernier mot !