Vous avez reçu une amende pour excès de vitesse et elle provient d’un radar tronçon ? Pas de flash, pas d’alerte, juste une lettre dans votre boîte aux lettres. C’est frustrant, surtout si vous n’étiez pas certain d’être en tort. Ces radars, qui mesurent la vitesse moyenne sur un trajet, ne sont pas toujours compris, et parfois, ils commettent des erreurs.
Mais saviez-vous qu’il est possible de contester une telle amende ? Qu’il s’agisse d’une erreur ou d’un doute sur la validité du radar, des démarches existent pour défendre vos droits.
Alors, avant de payer, prenons le temps de faire le point sur ces dispositifs, leur fonctionnement et surtout les moyens de vous protéger face à une contravention.
Radars tronçons : comment fonctionnent-ils ?
Les radars tronçons, souvent surnommés « radars vitesse moyenne », calculent la vitesse moyenne d’un véhicule sur une distance déterminée. Cette distance peut varier de 150 mètres à 30 kilomètres.
Contrairement aux radars fixes, qui mesurent une vitesse instantanée, les radars tronçons s’appuient sur des calculs précis.
Tout commence à la première borne, où des caméras infrarouges capturent la plaque d’immatriculation ainsi que l’heure exacte de passage.
Une fois arrivé à la seconde borne, le véhicule est à nouveau enregistré.
Le système, grâce au temps écoulé entre les deux points, détermine si le conducteur a respecté la limitation de vitesse.
En cas de dépassement, une contravention est directement envoyée par courrier. Le conducteur peut également perdre des points sur son permis. Contrairement aux radars traditionnels, ces dispositifs ne déclenchent pas de flash visible, rendant leur présence presque invisible pour les usagers.
Pourquoi il y a très peu de radars tronçons sur les routes de France ?
En France, sur 4530 radars installés sur les routes, on ne recense qu’une centaine de radars tronçons en activité.
Ce nombre restreint s’explique principalement par leur coût et leurs performances mitigées.
D’abord, l’installation d’un radar tronçon coûte très cher, aux environs de 150 000 euros, soit presque deux fois le prix d’un radar fixe.
Et ce n’est pas tout : leur entretien annuel est bien plus élevé que pour un radar fixe classique. Avec des dépenses aussi importantes, leur rentabilité est souvent remise en question.
De plus, il a été constaté que peu d’usagers avaient été verbalisés par radars tronçons, comparé aux flash par radars discriminants (capable de distinguer les catégories de véhicules (voiture, poids lourd, deux-roues, etc.), qui peuvent flasher beaucoup plus de véhicules sur une année. Ce manque d’efficacité s’explique parfois par des erreurs lors de l’installation ou des défauts techniques.
Enfin, ces radars sont souvent implantés sur des routes où la vitesse moyenne est relativement bien respectée, ce qui limite encore leur impact.
Face à ces résultats décevants, les autorités réfléchissent à leur avenir. La mise en place de nouveaux radars tronçons est devenue rare. Certains pourraient même être remplacés par des radars tourelles, jugés plus performants et moins coûteux à entretenir.
Comment contester une amende radar avec méthode
Si vous recevez une amende de radar tronçon, sachez que vous pouvez contester cette décision.
Les radars tronçons, bien que sophistiqués, ne sont pas infaillibles. Des erreurs peuvent survenir dans la collecte ou le traitement des données. La contestation est donc un droit que tout usager de la route peut exercer.
Les étapes consistent à :
– vérifier la validité du radar tronçon utilisé pour enregistrer l’infraction. Il doit être conforme aux exigences légales définies par le Code de la route et le Code pénal. Par exemple, un radar mal calibré ou non homologué pourrait rendre l’amende pour excès de vitesse nulle.
– les données doivent également être claires et précises : une erreur dans la plaque d’immatriculation ou dans le calcul du temps peut suffire à annuler la sanction.
– présenter un argumentaire juridique solide. Celui-ci doit mettre en lumière des anomalies techniques ou des irrégularités de procédure.
Si la contravention est annulée, vous pourrez non seulement éviter de payer l’amende, mais également sauver vos points de permis.
Pour maximiser vos chances, vous pouvez vous faire accompagner par un avocat spécialisé ou une plateforme dédiée à la défense des conducteurs.

Les radars tronçons sont-ils vraiment fiables ?
La technologie utilisée par les radars tronçons est conçue pour offrir une grande précision. Cependant, comme tout dispositif technique, ils peuvent avoir des défauts peuvent altérer la fiabilité des données collectées, notamment :
– une mauvaise installation,
– des conditions climatiques,
– des soucis logiciels
C’est pourquoi certains conducteurs flashés à tort ont pu faire valoir leurs droits avec succès.
Les erreurs les plus fréquentes concernent des plaques d’immatriculation mal lues ou des défaillances dans le calcul du temps de passage.
Ces situations ne sont pas courantes, mais elles existent. Si vous estimez que votre amende est injustifiée, il est recommandé de demander une expertise technique ou de vérifier les documents fournis par l’administration comme le carnet métrologique de l’appareil.
Quel avenir pour les radars tronçons ?
Depuis leur apparition en France en 2012, les radars tronçons n’ont jamais été massivement déployés. Ils sont aujourd’hui cantonnés à des zones spécifiques où la vitesse doit être strictement contrôlée, comme les tunnels ou certaines routes dangereuses. Leur nombre limité, combiné à leur coût élevé, en fait des équipements peu prioritaires pour les autorités.
Leur avenir reste incertain. De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer leur faible efficacité par rapport aux investissements qu’ils nécessitent.
Le remplacement progressif par des dispositifs comme les radars tourelles semble déjà engagé. Ces derniers offrent une meilleure couverture et peuvent détecter plusieurs infractions, ce qui améliore leur rapport coût-efficacité.